DRH : les points de vigilance de la rentrée [1]

DRH : les points de vigilance de la rentrée [1]

13.08.2018

Gestion du personnel

Quels sont les sujets législatifs et juriprudentiels de ces derniers mois que les DRH devront avoir en tête au moment de la rentrée ? C'est ce que nous avons demandé à plusieurs avocats. Premier volet avec Stéphane Bloch, avocat associé, et Fabien Crosnier, avocat, au sein du cabinet Flichy Grangé Avocats.

A la rentrée, les DRH ne vont pas chômer ! Entre la réforme de la formation professionnelle, la mise en place du CSE, la préparation du prélèvement à la source... Ils devront par ailleurs être attentifs à d'autres sujets, qu'il s'agisse de changements jurisprudentiels importants ou de réformes législatives en cours. Des avocats nous font part de leurs points de vigilance. Premier volet avec Stéphane Bloch, avocat associé, et Fabien Crosnier, avocat, au sein du cabinet Flichy Grangé Avocats.

 

Premier point de vigilance : les mesures sur l'égalité femmes/hommes dans la loi "Avenir professionnel"
Si les objectifs ainsi fixés ne sont pas atteints au bout de trois ans, les entreprises seront sanctionnées au bout de trois ans

                         

"A compter du 1er janvier 2019, les entreprises d'au moins 50 salariés auront une obligation de résultat en matière d'égalité salariale entre les femmes et les hommes. Elles devront réaliser un diagnostic sur les écarts salariaux au regard d'indicateurs et ouvrir une négociation avec les partenaires sociaux sur les mesures adéquates et pertinentes de correction le cas échéant. A défaut d'accord, ces mesures seront déterminées par décision unilatérale de l'employeur, après consultation du CSE.

La nouveauté réside dans le fait que si les objectifs ainsi fixés ne sont pas atteints au bout de trois ans, les entreprises seront sanctionnées au bout de trois ans par une pénalité financière équivalente à 1 % de la masse salariale.

La démarche est assez balisée et les entreprises doivent dès la rentrée s'atteler à poser ce diagnostic et privilégier la conclusion d'un accord plutôt qu'un plan unilatéral en gardant à l'esprit qu'au bout de trois ans, l'entreprise doit parvenir aux objectifs fixés et qu'il est préférable que ces objectifs soient conventionnels".

 

Deuxième point de vigilance : le régime social des indemnités transactionnelles
Les RH doivent être vigilants sur la rédaction du protocole transactionnel 

                        

"Plusieurs arrêts de la Cour de cassation des 15 mars 2018 et 21 juin 2018 (lire en pièce jointe) ont clarifié le régime des indemnités versées dans le cadre d'une transaction entre l'employeur et le salarié. Précédemment, il était "fait masse" de ces indemnités avec les indemnités de rupture et la fraction exonérée de l'impôt sur le revenu de ces indemnités était alors exclue de l'assiette de cotisations sociales dans la limite de deux fois le plafond annuel de la sécurité sociale (un peu moins de 80 000 euros).

Dans ces arrêts de mars et juin 2018, la Cour de cassation estime que ces indemnités transactionnelles doivent être totalement assujetties aux cotisations sociales, sauf s'il est prouvé qu'elles ont une nature indemnitaire.

Les RH doivent être vigilants sur la rédaction du protocole transactionnel afin de mettre en évidence l'existence d'un préjudice et, le cas échéant, d'isoler parmi les sommes versées dans le cadre de la transaction celles qui auraient un caractère salarial.

En pratique, ces arrêts pourraient inciter les parties à préférer une conciliation devant le conseil de prud'hommes (moyennant le versement d'une indemnité forfaitaire de conciliation socialement exonérée dans certaines limites) à un montage transactionnel classique".

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Troisième point de vigilance : la responsabilité civile délictuelle de la société-mère
 La responsabilité délictuelle prend le relais

                          

 

"Un arrêt du 24 mai 2018 - sans retenir la notion de co-emploi qui est désormais bien circonscrite par la jurisprudence - a eu recours à la responsabilité civile délictuelle pour sanctionner une société-mère en raison de décisions démontrant l'ingérence fautive de cette dernière dans la gestion de l'une de ses filiales.

Il faut donc être prudent car si la notion de co-emploi a été strictement encadrée par la jurisprudence limitant son application, la responsabilité délictuelle prend le relais dans des cas notamment où la société-mère organise la déconfiture de la filiale".

 

A garder aussi à l'esprit !

"Les conseils des salariés élaborent des stratégies de contournement du barème d'indemnités de licenciement sans cause réelle et sérieuse. On voit également poindre des actions qui ont pour objet de considérer que le barème n'est pas conforme au droit européen et international.

Les DRH doivent donc faire preuve de prudence et de vigilance sur le bien-fondé des ruptures de contrat de travail. Ils doivent notamment s'assurer de bien sécuriser les éléments "périphériques" du dossier (risque de discrimination, de harcèlement,...) qui peuvent permettre aux salariés de s'affranchir du barème".

 

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Florence Mehrez
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